Octave CRÉMAZIE (1827-1879) : Le Potowatomis
Il est là sombre et fier ; sur la forêt immense,Où ses pères ont vu resplendir leur puissance,Son oeil noir et perçant lance un regard amer.La terre vers le ciel jette ses voix sublimes,Et les pins...
View ArticleWilliam CHAPMAN (1850-1917) : L'Aurore boréale
La nuit d'hiver étend son aile diaphaneSur l'immobilité morne de la savaneQui regarde monter, dans le recueillement,La lune, à l'horizon, comme un saint-sacrement.L'azur du ciel est vif, et chaque...
View ArticleFrançois COPPÉE (1842-1908) : Champêtres et lointains quartiers, je vous préfère
Champêtres et lointains quartiers, je vous préfèreSans doute par les nuits d'été, quand l'atmosphèreS'emplit de l'odeur forte et tiède des jardins ;Mais j'aime aussi vos bals en plein vent d'où,...
View ArticleFrançois COPPÉE (1842-1908) : Elle sait que l'attente est un cruel supplice
Elle sait que l'attente est un cruel supplice,Qu'il doit souffrir déjà, qu'il faut qu'elle accomplisseLe serment qu'elle a fait d'être là, vers midi.Mais, parmi les parfums du boudoir attiédi,Elle...
View ArticleAndré CHÉNIER (1762-1794) : Ô délices d'amour! et toi, molle paresse
Ô délices d'amour ! et toi, molle paresse, Vous aurez donc usé mon oisive jeunesse ! Les belles sont partout. Pour chercher les beaux-arts, Des Alpes vainement j'ai franchi les remparts :Rome d'amours...
View ArticleAndré CHÉNIER (1762-1794) : Oh! puisse le ciseau qui doit trancher mes jours
Oh ! puisse le ciseau qui doit trancher mes jours Sur le sein d'une belle en arrêter le cours ! Qu'au milieu des langueurs, au milieu des délices, Achevant de Vénus les plus doux sacrifices, Mon âme,...
View ArticleTristan CORBIERE (1845-1875) : Chanson en Si
Si j'étais noble Faucon,Tournoîrais sur ton balcon…– Taureau : foncerais ta porte…– Vampire : te boirais morte…Te boirais ! – Geôlier : lèverais l'écrou…– Rat : ferais un petit trou…Si j'étais brise...
View ArticleTristan CORBIERE (1845-1875) : A Marcelle – La cigale et le poète
Le poète ayant chanté,Déchanté,Vit sa Muse, presque bue,Rouler en bas de sa nueDe carton, sur des lambeauxDe papiers et d'oripeaux.Il alla coller sa mineAux carreaux de sa voisine,Pour lui peindre ses...
View ArticleCharles CROS (1842-1888) : Il y a des moments où les femmes sont fleurs
Sonnet Il y a des moments où les femmes sont fleurs ; On n'a pas de respect pour ces fraîches corolles… Je suis un papillon qui fuit des choses folles,Et c'est dans un baiser suprême que je meurs. Mais...
View ArticleCharles CROS (1842-1888) : Les quatre saisons – Le printemps
Au printemps, c'est dans les bois nusQu'un jour nous nous sommes connus. Les bourgeons poussaient vapeur verte.L'amour fut une découverte. Grâce aux lilas, grâce aux muguets,De rêveurs nous devînmes...
View ArticleJacques CAZOTTE (1719-1792) : La rivière et la prairie
Fable Causant avec la Prairie, La Rivière adroitement Rabattit sur le torrent ; Je suis sa meilleure amie ; On croit qu'il est mon parent, À cause de la ravine, Qui se prétend ma cousine,Et dont on dit...
View ArticlePierre CORNEILLE (1606-1684) : A la Marquise
Marquise, si mon visageA quelques traits un peu vieux,Souvenez-vous qu'à mon âgeVous ne vaudrez guère mieux. Le temps aux plus belles chosesSe plaît à faire un affront,Et saura faner vos rosesComme il...
View ArticleGaston COUTÉ (1880-1911) : Un crêpe au bras
L'an dernier, je les vis encorLe petit frère aimable et roseDans sa tunique à boutons d'orAvec sa soeur que la chlorose Emportait – oh ! bien doucement –Vers la tombe muette et blanche.Je les vis en me...
View ArticleFrançois COPPÉE (1842-1908) : Un rêve de bonheur qui souvent m'accompagne
Un rêve de bonheur qui souvent m'accompagne,C'est d'avoir un logis donnant sur la campagne,Près des toits, tout au bout du faubourg prolongé,Où je vivrais ainsi qu'un ouvrier rangé.C'est là, me...
View ArticleAndré CHÉNIER (1762-1794) : Au chevalier de Pange
Quand la feuille en festons a couronné les bois, L'amoureux rossignol n'étouffe point sa voix. Il serait criminel aux yeux de la nature, Si, de ses dons heureux négligeant la culture, Sur son triste...
View ArticleAndré CHÉNIER (1762-1794) : La jeune captive
" L'épi naissant mûrit de la faux respecté ;Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'étéBoit les doux présents de l'aurore ;Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui,Quoi que l'heure présente ait...
View ArticleJean-Baptiste CHASSIGNET (1571-1635) : Le malade affligé de la palle jaunisse
Le malade affligé de la palle jaunisse Treuve le miel amer, le fievreux tremblotant Au fort de son exces va le flot souhaitant. Preferant l'appetit à la santé propice : Ainsi le fol mondain corrompu en...
View ArticleTristan CORBIERE (1845-1875) : Chapelet
A moi, grand chapelet ! Pour égrener mes plaintes,Avec tous les AVE de Sa Perfeccion,Son nom et tous les noms de ses Fêtes et Saintes …Du Mardi-gras jusqu'à la Circoncicion : – Navaja-Dolorès-y...
View ArticleCharles CROS (1842-1888) : Les quatre saisons – L'hiver
C'est l'hiver. Le charbon de terreFlambe en ma chambre solitaire. La neige tombe sur les toits.Blanche ! Oh, ses beaux seins blancs et froids ! Même sillage aux cheminéesQu'en ses tresses disséminées....
View ArticleCharles CROS (1842-1888) : Inscription
Mon âme est comme un ciel sans bornes ;Elle a des immensités mornesEt d'innombrables soleils clairs ;Aussi, malgré le mal, ma vieDe tant de diamants ravieSe mire au ruisseau de mes vers. Je dirai donc...
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